ISC
UQAM

Esprits non-humains: cognition animale, artificielle ou autre

Cognitio 2011

Colloque jeunes chercheurs en sciences cognitives

Montréal, les 3, 4, et 5 juillet 2011.

Esprits non-humains: cognition animale, artificielle ou autre

Cognitio est un colloque pour jeunes chercheurs en sciences cognitives, tenu un an sur deux à l’Université du Québec à Montréal sous les auspices de l’Institut des Sciences Cognitives.

Au cours des dernières années, plusieurs facettes de l’esprit humain ont été explorées à Cognitio. Nous avons examiné la relation entre l’esprit et son substrat matériel (2004), la prise de décisions par des êtres humains (2005), les esprits situés (2006), la cognition sociale (2007) et l’évolution des esprits et des cultures (2009).

Le temps est venu de tourner notre attention vers les “esprits non humains”, ceci afin de réfléchir à d’autres formes d’esprits, des esprits qui auraient pu être, des esprits qui pourraient être. Nos cousins primates ont-ils un esprit ? Qu’en est-il des autres animaux ? Cela fait-il sens de parler de l’esprit d’un robot ou d’esprits artificiels plus généralement ?

En s’attaquant à la diversité des esprits possibles (technologiquement ou conceptuellement), nous comprendrons mieux leur espace propre : quelles sont ses dimensions, sa structure interne, et quels sont le(s) principe(s) de passage d’un point de cet espace à un autre. Peut-être trouverons-nous que l’esprit humain est une anomalie. Peut-être qu’H. sapiens est la seule créature dotée d’un esprit qui ait existé, et qui existera. Ou peut-être encore que, dans la poursuite de la tradition de destruction de piédestaux—ce que Stephen Jay Gould appelait les époques successives de découvertes scientifiques qui ont détrônées l’être humain de son statut autoproclamé de “centre de la création”—nous découvrirons que l’esprit humain n’est qu’un infime élémment dans l’immensité de l’espace des esprits possibles.

L’exploration des liens entre l’esprit des animaux (incluant l’humain), leur corps (incluant leur cerveau, leur système nerveux, leurs moyens de communication, ...) et leurs communautés permet aussi une extrapolation historique: comment tous les esprits (présents et passés, incluant le nôtre), en sont venus à être? Quel est l’impact de l’évolution sur l’apparition de l’esprit? Quel esprit les espèces éteintes d’hominidés étaient susceptibles d’avoir?

Finalement, en apprendre davantage sur les robots et les esprits artificiels peut nous aider à nous préparer pour le futur, à adapter nos lois, nos institutions, nos cultures, notre éthique, aux éventuels individus ou collectifs que l’on considérera alors comme dotés d’un esprit. Ou peut-être que non: nous pourrions en effet décider qu’avoir un esprit n’est pas une chose si spéciale. Peut-être qu’avoir un esprit ne donne pas droit à un traitement éthique particulier ou à des changements institutionnels, et peut-être que nos préoccupations éthiques devraient être réservées à des esprits qui ont des propriétés en particulier (la conscience serait ici un choix évident) ou pour d’autres particularités de ces êtres (la vie, peu importe qu’elle possède ou non un esprit).

Parmi les questions abordées, nous invitons particulièrement:

Cette année, Cognitio aura lieu à l’Université du Québec à Montréal, les 3, 4, et 5 juillet 2011, juste avant la rencontre conjointe de la Society for Philosophy and Psychology (SPP) et de la European Society for Philosophy and Psychology (ESPP).